Quand les élèves se mettent à la création d’œuvres artistiques

Publiée le 26 juin 2023

Les élèves de l’école Jean-Paul Marat à la Villeneuve d’Echirolles ont inauguré lors de leur fête de l’école une œuvre qu’ils ont réalisée pendant l’année scolaire. En effet, depuis la rentrée 2022, ils travaillent sur un projet artistique, en lien avec l’artiste Stefan Shankland.

Pendant l'année scolaire, les élèves de l'école Marat ont profité de différentes animations pour se familiariser avec les gravats !

Durant toute l’année scolaire 2022 / 2023, deux classes de l’école primaire Jean-Paul Marat ont participé à une démarche artistique, collaborative et écologique appelée Marbre d’ici, initiée par la Métropole, en partenariat étroit avec la Ville d’Echirolles et la Direction des services départementaux de l’Education nationale de l’Isère (DSDEN).
Au travers de ce projet pédagogique, l’enjeu était d’impliquer de façon concrète les enfants dans la transformation de leur quartier pour les inviter à mieux comprendre et porter un nouveau regard sur leur environnement quotidien.
Ils ont pu rencontrer les équipes du renouvellement urbain, travailler avec l’artiste Stefan Shankland à la conception d’objets, visiter un chantier de démolition, concasser des gravats pour arriver au final à la production d’assises et d’une sculpture verticale en Marbre d’ici.
Pour ce travail, les élèves étaient aussi accompagnés par un groupe d’étudiants de l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine en master design urbain.

Après cette étape de fabrication de prototypes, ces derniers pourront être reproduits, assemblés, puis installés aux abords de l’école sous forme d’œuvres et de mobiliers pérennes intégrés au projet urbain du secteur.

Une démarche artistique sur le territoire de GrandAlpe

Grâce à Marbre d’ici, la Métropole propose une véritable expérimentation d’économie circulaire jusqu’en 2027, puisque 100 tonnes de gravats récupérés sur les chantiers d’un de ses trois secteurs clés d’aménagement GrandAlpe, seront transformées en 50m3 de Marbre dici. Cette nouvelle matière première locale, esthétique et patrimoniale, permettra de créer des œuvres sous différentes formes (sol, mobilier urbain…). Elles viendront accompagner les projets de transformation des espaces publics sur le cours de l’Europe, le secteur des Saules et des Géants à Grenoble ou encore sur l’Avenue des Etats-Généraux et le parvis de la gare à Echirolles.

Cette démarche artistique est portée par l’artiste Stefan Shankland, maître de conférences des Écoles Nationales Supérieures d’Architecture (ENSA), chercheur en études urbaines et spécialiste des pratiques artistiques dans l’espace public. Son Marbre d’ici voit le jour en 2010. Depuis, il se décline en une vingtaine œuvres d’art dans l’espace public en France, en lien avec des projets architecturaux.

Une démarche vertueuse

Au-delà de l’œuvre produite, la démarche de Stefan Shankland s’inscrit dans notre époque. En effet, la récupération des matériaux, le travail en circuit court avec un bilan carbone plus vertueux, puisqu’on n’a pas besoin de déplacer les gravats, de les enfouir, inscrivent Marbre d’Ici dans une démarche vertueuse, visible et positive de transformation. Elle est pionnière en matière de réintroduction des déchets. Comme l’explique Stefan Shankland : «Elle est un bel exemple d’économie circulaire : les décombres de la ville d’hier deviennent gisements d’un béton recyclé local pour demain».

Un projet artistique participatif

Pour Stefan Shankland, le Marbre d’ici est une production locale qui doit se faire avec les habitants, les étudiants, les élèves, les associations… Une bonne occasion de faire changer le regard des citoyens sur les gravats, sur le béton et sur les œuvres produites dans l’espace public.

Cette année, en parallèle à l’action réalisée avec l’école Marat, un travail est aussi effectué avec les étudiants de l’Ecole d’architecture et de l’Institut d’urbanisme de Grenoble, qui consiste à réaliser un prototype. Ce dernier pourra venir enrichir la placette prochainement créée devant le futur FabLab de l’Ecole d’architecture sur la Villeneuve de Grenoble.

A noter que l’espace de chantier, de stockage et d’atelier de Marbre d’ici est localisé sur un site métropolitain, avenue Marie Reynoard à Grenoble. Il y rejoint un système d’occupation temporaire du site, porté par GrandAlpe en attente de sa transformation complète.

GrandAlpe, d’ici on voit déjà demain

GrandAlpe est un projet d’aménagement en pleine évolution visant à transformer tant en termes de mobilité, d’espace public, d’activités économiques… un secteur de 400 hectares, situé sur trois communes : Grenoble, Eybens et Echirolles.
GrandAlpe, c’est aussi un territoire pour réfléchir à de nouvelles manières de fabriquer la ville et aux enjeux de transitions urbaines, écologiques et sociales. Parmi les nombreuses expérimentations portées par le projet, on retrouve l’ambition d’intégrer durablement l’art et le regard des artistes dans le projet urbain.