Les Villeneuves dans le rétro
Imaginés et co-construits dès la fin des années 60 par les communes de Grenoble et d'Échirolles, les quartiers des Villeneuves affichaient dès l’origine des ambitions sociales, économiques et politiques innovantes.
À l'origine, les Jeux Olympiques et un fort besoin en logements
C’est dans un contexte de forte croissance démographique que la Villeneuve de Grenoble voit le jour au milieu des années 60. L’agglomération grenobloise est alors prise d’une frénésie de développement, avec l’installation de nombreux centres de recherche et de campus universitaires. Dès les années 50, la ville se caractérise ainsi par un taux de croissance de ses effectifs étudiants deux fois supérieur à la moyenne nationale. Après la prééminence de la filière hydroélectrique dans la première moitié du XXe siècle, c’est désormais le monde de l’université et de la recherche qui va imposer sa marque au territoire grenoblois.
Il faut donc construire des logements, d'autant que la ville doit aussi accueillir les Jeux Olympiques à l'hiver 68. Il va donc y avoir convergence des deux projets, au sud de la ville-centre, dans un territoire encore vierge : exit l’ancien aérodrome Grenoble-Mermoz, bienvenue au stade olympique (qui laissera ensuite place à l’immense parc Jean Verlhac et au quartier de l’Arlequin), au Village olympique (qui deviendra ensuite un quartier d’habitat), mais aussi au centre d’exposition international Alpexpo, au centre commercial GrandPlace, à la Rocade… et à de nombreux programmes de logements.
A la Villeneuve de Grenoble, un pôle de vie autonome et innovant
Pour ses concepteurs, il s’agissait de créer un ensemble cohérent autonome, un nouveau pôle de vie dans le sud grenoblois offrant à ses habitants une qualité de vie en rupture avec ce qui existait jusqu’alors.
La Villeneuve de Grenoble propose alors, sur un même territoire, tous les équipements, services et commerces nécessaires, en plus d’une vie sociale extrêmement riche.
Côté habitat, la Villeneuve de Grenoble affiche une ambition de modernité et d'innovation à la fois esthétique et sociale : des logements spacieux, lumineux et équipés, des équipements publics et commerciaux en pied d’immeubles, une mixité sociale brandie en quasi-manifeste (les appartements sont pour moitié en copropriété, pour moitié en location sociale), des écoles ouvertes bénéficiant d’un régime dérogatoire, des appartements câblés et des médias internes de proximité, animés par les habitants eux-mêmes, et des dizaines d’associations et de comités en tous genres…
Un quartier précurseur
Bien avant l’évocation des premiers éco-quartiers, les Villeneuves ont déjà un temps d’avance, faisant l’objet de nombreuses innovations environnementales et sociales : logements dotés du premier label d'isolation phonique, réseau pneumatique de traitements des déchets (aujourd’hui abandonné), grands espaces verts accessibles au sortir des allées…
Tandis que la voiture, reine en cette époque des Trente glorieuses, a toute sa place pour accéder aux Villeneuves, il en va autrement à l’intérieur même des secteurs habités : c’est le piéton qui est roi une fois l’automobile laissée au garage. Un vaste réseau de passerelles, coursives et couloirs en fait un territoire parfaitement accessible et adapté aux personnes âgées et aux enfants, libres de passer de leurs appartements aux espaces extérieurs.
Années 80 : le rêve cède la place à la crise
Et puis les Trente glorieuses prennent fin, avec la crise pétrolière et l’apparition du chômage de masse. Lentement, l’esprit des Villeneuves s'érode, les jeunes couples des débuts changent d’aspiration et, pour certains, quittent les Villeneuves pour des logements à la campagne ou des quartiers plus anciens en cours de réhabilitation.
Dans les années 80, le secteur commence à concentrer les difficultés socio-économiques. La population des Villeneuves s’appauvrit, la mixité sociale s’estompe et avec elle une certaine qualité de vie.
Donner un nouveau souffle aux Villeneuves
À la fin des années 2000, un premier Programme national de renouvellement urbain est engagé côté grenoblois, avec des chantiers de réhabilitation concernant l’habitat et les espaces publics. Il va progressivement laisser la place au Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), dont les travaux portent à la fois sur l'habitat, les commerces, les équipements et les espaces publics des Villeneuves de Grenoble et d’Échirolles.
L’enjeu de ce nouveau projet urbain est de s’appuyer sur les valeurs historiques, les nombreux atouts actuels, et d’en développer les potentiels. Avec à l’horizon, le premier écoquartier populaire de la métropole grenobloise, un écoquartier de nouvelle génération, fondé sur les espoirs originaux de ses concepteurs.
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