La démarche Marbre d’ici lancée avec les étudiants et les enfants

Publiée le 17 mars 2023

Les élèves de 2 classes de l’école Marat du quartier Essarts ont pu assister à un 1er chantier avec l’artiste Stefan Shankland. Ils ont profité du travail réalisé par une vingtaine d’étudiants de l’Institut d’Urbanisme, pour se familiariser avec une nouvelle matière première : le Marbre d’ici.

Les élèves de l'école Marat ont concassé les gravats de l'autopont de l'avenue Marie-Reynoard.

Intégrer l’art dans le projet urbain


« Marbre d’ici » est une démarche artistique, portée par l’artiste Stefan Shankland. Elle vise à transformer des gravats, issus des démolitions en une nouvelle matière première colorée « le Marbre d’ici ». Elle permet ensuite de réaliser des œuvres sous différentes formes (sol, mobilier urbain…).

Grâce à « Marbre d’ici », la Métropole propose une véritable expérimentation d’économie circulaire jusqu’en 2027, puisque 100 tonnes de gravats récupérés sur les chantiers de GrandAlpe seront transformées en 50m3 de « Marbre d’ici ». Cette matière permettra de créer des œuvres, qui viendront accompagner les projets de transformation des espaces publics sur le cours de l’Europe, le secteur des Saules et des Géants à Grenoble ou encore sur l’Avenue des Etats-Généraux et le parvis de la gare à Echirolles.

Stefan Shankland est un artiste, maître de conférence des Ecoles Nationales Supérieures d'Architectures (ENSA), chercheur en études urbaines et spécialiste des pratiques artistiques dans l'espace public. Le Marbre d'ici voit le jour en 2010 et depuis il se décline en une vingtaine de réalisations d'œuvres d'art au niveau national.

Un projet artistique participatif

Avec cette démarche innovante, Stefan Shankland souhaite associer les habitants, les enfants, les associations, les professionnels…, grâce notamment à des ateliers ou des projets scolaires.

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Depuis janvier, les étudiants travaillent sur cette démarche, qui devrait leur permettre de réflechir à l'aménagement d'un espace public le long de la voie du tram, entre les arrêts Arlequin et Grand'Place.
Les étudiants de l’Institut d’Urbanisme étaient là pour concasser des gravats collectés et triés en amont, les mélanger avec du ciment et de l'eau, pour enfin couler des échantillons et observer les différentes strates obtenues. A terme, l’objectif de leur atelier de projet urbain est de travailler sur l’aménagement de la future placette, située à côté de l’ancienne usine d’aspiration des déchets de la Villeneuve de Grenoble.
Quant aux élèves de l’école Marat, ils ont pu regarder les étudiants à l’œuvre et participé au concassage. De leur côté, un travail est réalisé avec 2 classes et l’artiste depuis la rentrée de septembre. L’objectif étant de réfléchir à la réalisation d’un objet : mobilier urbain, œuvre d’art, dalle..., qui viendra agrémenter leur cour d’école au mois de juin.

Tous ont travailler ensemble sur les premières trouvailles, récupérées sur le site de stockage de l’ancienne clinique du Mail et provenant de la démolition de l’autopont de l’Avenue Marie Reynoard. Suite à cette collecte des gravats, 3 couleurs ont été réalisées : le rouge grâce à des briques issues de la réhabilitation d’une partie de Prémalliance pour accueillir prochainement le fablab de l'Ecole d'Architecture de Grenoble, un gris beige provenant de carrelages et d’un gris plus foncé trouvé grâce à des granulats et des galets de rivière.
« Marbre d’ici est un béton recyclé qui utilise ce patrimoine matériel déchu pour lui redonner une place en tant que matière première dans la production des espaces publics. Les démolitions deviennent les gisements de demain» explique Stefan Shankland.

Prémalliance, au centre des mutations

L’espace de chantier, de stockage et d’atelier de « Marbre d’ici » est localisé sur le site de la Métropole, avenue Marie Reynoard à Grenoble. Il y rejoint un système d’occupation temporaire du secteur, porté par GrandAlpe en attente de sa transformation complète.

  • L’installation temporaire du FabLab de l’Ecole d’architecture dans l’ancien restaurant du site, avec une ouverture prévue en septembre 2023,
  • La centrale des Arts Populaires : L’ancienne usine d’aspiration des déchets de la Villeneuve pourrait être amenée à être occupée par un collectif de 7 associations porteuses d’un projet culturel (2024),
  • « La placette », située le long de la voie de tram entre la centrale des Arts Populaires et le Fablab sera aménagée pour offrir un espace de rencontres et de liens entre les différents projets,
  • D’autres occupations temporaires de Prémalliance sont à l’étude pour construire un véritable petit pôle culturel.

Ce travail collectif de transformation de la matière a été un beau prétexte pour aussi faire se rencontrer enfants et étudiants, tout en parlant de la sobriété de la récupération des matériaux et de ce travail réalisé en circuit-court. Autant de sujets qui s’inscrivent complètement dans notre époque.

Cette démarche rentre dans le cadre de GrandAlpe, un des trois territoires clés d'aménagement de la Métropole, qui souhaite intégrer durablement l’art et le regard des artistes dans le projet de demain.

Pour plus d'infos : marbredici.org