Alors que les premiers chantiers de rénovation urbaine s’achèvent progressivement, la suite, le programme ANRU 2, a été présenté en octobre 2018. 408 millions d’euros vont être investis dans trois quartiers dits prioritaires : les Villeneuves, Mistral et Renaudie-Champberton.
« Il s’agit pour la Métropole d’un enjeu politique central : donner cette dynamique collective de résorption des fractures sociales territoriales » a précisé Christophe Ferrari, en insistant sur « les moyens sans précédent pour changer l’image et la qualité de vie des quartiers ». Qu’on en juge : c’est en effet 408 millions d’euros, dont 76,4 millions provenant de la Métropole, qui seront mobilisés dans les 7 prochaines années, sur trois sites : les Villeneuves à Grenoble et Échirolles, Mistral à Grenoble et Renaudie-Champberton à Saint-Martin-d’Hères.
Son objectif : transformer durablement les quartiers prioritaires identifiés, en renforçant leur attractivité, en favorisant la mixité sociale et en améliorant la qualité de vie de ses habitants. Ce projet, qui constitue un « pilier pour la lutte contre toutes les difficultés, chômage, pauvreté, insécurité » est « un des plus avancés au plan national » a tenu à préciser le Préfet de l’Isère, Lionel Beffre.
Piloté par Grenoble-Alpes Métropole en lien avec l’Etat, les villes de Grenoble, d’Échirolles et de Saint-Martin-d’Hères, la préparation de l’ANRU 2 a mobilisé de nombreux acteurs dont l’ANRU (Agence nationale pour le Renouvellement urbain), Action logement, l’Agence nationale de l’habitat (Anah), et les bailleurs sociaux présents sur ces territoires : Actis, SDH, Opac38, CDC Habitat, Adoma.
Présents pour cette présentation, le Préfet de l’Isère, Lionel Beffre, le Président de Grenoble-Alpes Métropole, Christophe Ferrari, les maires de Grenoble Eric Piolle, d’Echirolles Renzo Sulli, de Saint-Martin-d’Hères David Queiros, et la vice-présidente de l’association des bailleurs sociaux de l’Isère Patricia Dudonné, se sont réjouis du lancement de cette seconde phase de renouvellement urbain, résultat d’un travail de longue haleine, qu’il a fallu construire main dans la main, et pour la première fois à l’échelle métropolitaine.
1 - Aux Villeneuves, un renouvellement qui a lieu dans le cadre plus large de la Centralité Sud
Le projet des Villeneuves s’inscrit dans un projet d’aménagement plus large, la « Centralité Sud », l’un des trois secteurs clés d’aménagement de la Métropole grenobloise, espace traversé par le cours de l’Europe, et doté d’un fort potentiel de développement.
Avec 45 000 habitants, la Centralité Sud accueille plusieurs équipements d’envergure Métropolitaine (Summum, Patinoire Polesud, La Rampe, Alpexpo …), des entreprises de rayonnement national et international (Atos, Artelia, Caterpillar, Alstom, HP, Schneider), des commerces (Centre commercial Grand’Place) et des pôles de transports multimodaux.
Ce vaste secteur, qui dispose d’un foncier disponible important, offrira dans les années à venir des opportunités importantes de développement économique. Dans ce contexte, valoriser et développer cette offre pour attirer de nouveaux ménages et entrepreneurs est donc un enjeu majeur.
Développement urbain, social et environnemental travaillés conjointement
Le projet des Villeneuves permettra de créer le « 1er ecoquartier populaire » de la Métropole. Tout en s’appuyant sur ses atouts, la qualité paysagère de ses parcs, ses espaces verts et sa bonne desserte en transport en commun, les interventions vont massivement porter sur l’habitat social et privé et sur le réaménagement des espaces publics pour faciliter les circulations et les relations de proximité.
Autre axe de travail prioritaire : l’amélioration du quotidien des habitants. L’ambition étant de proposer un cadre de vie agréable et sécurisant, en redonnant de l’attractivité aux quartiers et en insistant sur l’accès à l’emploi et sur la formation, l’ANRU 2 étant lui-même générateur de nombreux chantiers, et donc d’emplois.
Christophe Ferrari a d’ailleurs mis l’accent sur l’enveloppe financière correspondant à un 1% des marchés de travaux pour accompagner la qualification et le recrutement des demandeurs d’emploi résidant dans ces quartiers et postulant sur les chantiers ANRU : « il ne peut pas y avoir de transformation du territoire sans intégrer les populations les plus éloignées ».
Une large place donnée à la participation des habitants
Le programme arrêté et présenté ce 5 octobre est le fruit d’un travail de concertation de plusieurs mois avec les habitants, qui ont participé à l’élaboration du programme de renouvellement urbain grâce à divers dispositifs participatifs (ateliers thématiques, réunions publiques, balades urbaines,...) et à de nombreux rendez-vous entre 2016 et 2017.
2 - Poursuite des transformations engagées pour Mistral et Renaudie-Champberton
À Grenoble, dans le quartier Mistral, la priorité est donnée au désenclavement du quartier, pour le raccrocher au reste de la ville. Cette deuxième phase comprend l’aménagement des espaces publics et la réinstallation d’équipements, comme les nouveaux locaux de la propreté urbaine du secteur et des locaux associatifs. Ces espaces publics seront pensés dans leur globalité, permettant un maillage entre le quartier et le cours de la Libération, doté du tramway.
Une redynamisation commerciale (mise en place d’un nouveau pôle bientôt terminé, d’un marché et d’une épicerie mobile), un développement économique (installation de la plateforme de traitement des courriers et des colis de la Poste) et une diversification de l’habitat (construction de logements en accession) sont aussi à l’ordre du jour de cet ANRU 2.
À Renaudie-Champberton, le nouveau programme doit permettre de conclure le renouvellement urbain du quartier. En matière d’habitat, il s’agit de poursuivre les interventions sur le parc public et privé dans une logique de qualité, d’attractivité et de mixité sociale. Une stratégie de requalification d’équipements publics, de reconquête de l’espace extérieur et des pieds d’immeubles est mise en œuvre.
Enfin, l’objectif d’ensemble est de renforcer l'attractivité du territoire avec un projet éducatif fort, une sécurité et tranquillité publique retrouvée, et d’accompagner dans la durée la dynamique habitant qui s’est mise en œuvre.